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Culture managériale : Bienveillance & Exigence, une injonction contradictoire ?

Raphaël Maisonnier
Raphaël Maisonnier
CEO
Culture managériale : Bienveillance & Exigence, une injonction contradictoire ?

Dans le cadre de notre série de webinars "Paroles d'experts", nous avons eu le plaisir d'accueillir Philippe Boyer, expert en management et ancien DRH de grands groupes. Ensemble, nous avons exploré une question essentielle : peut-on à la fois être bienveillant et exigent en tant que manager ou est-ce une injonction contradictoire ? Voici les principaux enseignements de cet échange extrêmement enrichissant.

1. Qu'est-ce qu'un manager bienveillant ?

Philippe Boyer commence par une réflexion sur la définition même de la bienveillance dans l'entreprise. Peut-on vraiment parler de bienveillance quand on exige des résultats ?

"Aujourd'hui, plus j'avance et plus je me dis que le manager bienveillant, c'est celui qui arrive à concilier des choses en apparence difficilement conciliables. Et j'avance dans la conviction que c'est possible." Philippe Boyer

Il insiste sur le fait que la bienveillance ne signifie pas complaisance. Le manager bienveillant ne se contente pas de "laisser faire" : il est exigeant et engage ses collaborateurs dans une démarche de progression.

2. Exigence et bienveillance : un équilibre nécessaire

L'un des points clés abordés est l'importance de ne pas opposer exigence et bienveillance, mais de les considérer comme des compléments.

"La complaisance est une forme de faiblesse. Trop de managers veulent être populaires auprès de leur équipe, mais au final, ils ne les développent pas. Être bienveillant, c'est aussi savoir dire les choses, même quand elles sont difficiles." Philippe Boyer

Il est donc essentiel de conjuguer l'écoute et le soutien avec une capacité à challenger et à poser des exigences claires.

3. Le courage managérial : un élément central

Un des obstacles majeurs à la bienveillance dans le management est le manque de courage managérial.

"Un manager bienveillant est quelqu'un qui dit les choses, qui ne laisse pas une situation se dégrader. Il sait faire preuve de courage pour aider ses collaborateurs à progresser." Philippe Boyer

Cela implique notamment de ne pas fuir les conversations difficiles et d'avoir le courage de protéger ses équipes des interférences extérieures.

4. Se connaître pour mieux manager

Philippe Boyer insiste sur un point fondamental : la connaissance de soi est une étape indispensable pour devenir un bon manager bienveillant.

"Comment voulez-vous accompagner efficacement une équipe si vous ne vous connaissez pas vous-même ?"

Il recommande plusieurs outils, dont :

  • Le feedback : demander régulièrement des retours constructifs sur sa posture de manager.
  • La Fenêtre de Johari : pour comprendre comment on est perçu par les autres.
  • La Pyramide de Dilts : un outil de développement personnel permettant de travailler sur ses croyances et son identité.

La Pyramide de Dilts

5. Développer ses collaborateurs : une mission prioritaire

Un manager bienveillant est un manager qui investit du temps dans le développement de son équipe.

"Le manager bienveillant ne se contente pas de mesurer la performance, il s'intéresse à la progression et à l'employabilité de ses collaborateurs." Philippe Boyer

Cela passe par :

  • L'accompagnement dans de nouvelles missions,
  • La valorisation des initiatives,
  • Un bon dosage entre permission (donner des responsabilités) et protection (offrir un cadre sécurisant).

6. La confiance, pilier du management bienveillant

Enfin, l'équation de la confiance est essentielle pour un management efficace.

"La confiance repose sur la compétence, la fiabilité, la qualité de la relation et l'absence d'égocentrisme. Si l'un de ces éléments est absent, la confiance s'effondre." Philippe Boyer

Un manager bienveillant est donc un leader qui inspire la confiance, à travers une posture le plus souvent authentique et une communication ouverte.

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Conclusion : Le manager bienveillant, un véritable équilibriste

Loin d'être une contradiction, la bienveillance et l'exigence forment un management digne d'un équilibriste, où le manager navigue entre différentes dimensions :

  • Exigence & Douceur
  • Permission & Protection
  • Challenge & Soutien
  • Questionnement & Conversations courageuses
  • Management par engagement & Management par soumission
Les 5 dimensions sur manager bienveillant.

"Le manager bienveillant, c'est quelqu'un qui va prendre plus que sa part dans les échecs et moins que sa part dans les réussites." Raphael Maisonnier

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FAQ

1. Comment concilier bienveillance et exigence dans le management ?

Un manager bienveillant fixe des attentes claires, mais accompagne ses collaborateurs avec empathie et soutien. L'objectif est de créer un environnement motivant et stimulant.

2. Quelle est la différence entre bienveillance et complaisance ?

La bienveillance implique de soutenir et de challenger, tandis que la complaisance consiste à éviter les conflits au détriment du développement des équipes. La complaisance s'apparente souvent au laxisme.

3. Quels sont les outils pour mieux se connaître en tant que manager ?

Des outils comme le feedback, la Fenêtre de Johari et la Pyramide de Dilts permettent d'affiner sa compréhension de soi et d'améliorer son leadership.

4. Comment développer ses équipes avec bienveillance ?

Il s'agit de déléguer, encourager l'autonomie, donner du feedback constructif et proposer des défis adaptés à chaque collaborateur.

5. Comment un manager peut-il inspirer la confiance ?

En étant compétent, fiable, relationnellement disponible et en évitant l'égocentrisme. La confiance est la clé d'un leadership efficace.

6. Quels sont les principaux écueils du management bienveillant ?

Le risque de complaisance, le manque de courage managérial et l'oubli de l'exigence sont les principaux défis. Un manager bienveillant doit être équilibré.

7. Comment se former au management bienveillant ?

Vous pouvez suivre cette formation au management bienveillant, probablement une des toutes meilleurs du marché.